Aller au contenu

Newsletter

Si vous souhaitez recevoir la newsletter 👉 cliquez ici

Il y a un temps pour tout et pour chaque chose sous le ciel

(Ecclésiaste 3,1)

A la veille des vacances, il est plaisant d’entendre ces paroles et de les recevoir comme une invitation à profiter de l’été ! En effet, ces sages paroles de l’Ecclésiaste, extraites de l’Ancien Testament, rythment depuis des siècles le temps pour les lecteurs bibliques… Il y a un moment pour travailler et un moment pour se reposer ; aujourd’hui, il est temps de se reposer dans les semaines à venir ! 

Ces paroles font écho à ces mots extraits de la règle des diaconesses de Reuilly : « Prends le temps de vivre amicalement avec toi-même. Respire. Reprends haleine. Apprends dans le repos du corps et de l’esprit la calme lenteur de toute germination. Reçois la paix du Christ. Ne te hâte pas, afin de mieux courir dans la voie des commandements, le cœur au large ». 

Ce rythme stressant qui fait souvent aujourd’hui partie de notre quotidien, nous aimerions pouvoir en protéger nos enfants et ne pas les y entrainer, leur permettre de rester à l’écart de ce tourbillon de la vie du stress de notre société… mais nous le savons, cela est probablement vain, et je me dis parfois qu’il appartiendra à la génération de nos enfants de se donner à eux-mêmes le rythme de vie qu’ils souhaitent, sans devoir forcément s’adapter au nôtre. L’avenir nous le dira. 

En attendant, c’est bientôt les vacances ! Pour cette période où vous allez peut-être visiter des villes, des lieux dans lesquels la spiritualité n’est pas absente, nous vous proposons de partir à l’aventure en visitant la cathédrale que vous croiserez sur votre chemin (lien pour l’aventure à la cathédrale) 

Nous vous proposons aussi un dé des 5 sens  qui occupera peut-être vos journées pluvieuses (car oui, cela peut arriver, même en été) : le dé des 5 sens 

Toute l’équipe  du Ministère Cantonal Enfance vous souhaite un bel été et se réjouit de vous retrouver pour de nouvelles aventures après l’été. 

A l'aventure dans une cathédrale

Au hasard des balades de l'été, vous trouverez peut-être devant une cathédrale gothique, ou romane, au centre d'une grande ville.

Depuis sa construction, il y a sept ou huit siècles, des amis de Jésus, des enfants et des adultes, s'y sont rassemblés régulièrement pour prier, pour chanter, pour écouter Dieu.

Aujourd'hui, on peut mettre ses pas dans les leurs et aller à la découverte des trésors cachés dans ces vieux murs.

Prenez ces quelques clés pour ouvrir les coffres à trésor !

Avant d'entrer, tournez autour et regardez en l'air. Son toit est-il recouvert d'ardoises de couleurs formant des dessins géométriques ? Les cloches sonnent-elles ? Peut-on dire combien il y en a en les écoutant ?

Vous n’avez pas peur des monstres ? Alors amusez-vous à chercher tous les monstres que les tailleurs de pierres ont accrochés aux murs et aux corniches. On les appelle les gargouilles. Elles ressemblent à toute sorte d'animaux ou à des êtres humains terrifiants. Symboliquement, les bâtisseurs de cathédrales ont voulu qu'elles restent à l'extérieur de la Maison de Dieu.

Avant d'entrer, regardez encore les statues qui sont à gauche et à droite de la porte centrale, et le tympan qui est en dessus. Reconnaissez-vous des personnages dont vous avez entendu parler ? Jésus au centre, c'est lui qui accueille chaque personne qui entre, main levée, deux doigts dressés en signe d'autorité, de sagesse et de bonté. Le roi David avec sa couronne et sa harpe, Jean le disciple qui n'a pas de barbe, etc.

Remarque : peut-être que vos vacances ne vous amèneront pas à croiser une cathédrale… pas de problème : vous pouvez facilement vous rendre au cœur de la vieille-ville de Genève et profiter de la cathédrale St-Pierre… Et puis, une église, ou un temple, ou même une église orthodoxe feront parfaitement l’affaire… simplement, vous ne trouverez pas autant d’éléments sur les façades. Mais entrez, visitez, et demandez-vous ce qui attire votre regard en premier… c’est certainement ce que les constructeurs, les religieux ou la communauté a voulu mettre en avant… A l'aventure dans une cathédrale


Le dé des 5 sens

Un dé pour mettre des couleurs variées dans les jours de l'été et faire de chaque jour un temps à part.

Marche à suivre pour construire le dé : découper le cube, colorier chaque face d'une couleur de son choix. Préparer les plis puis construire le cube en le collant soigneusement.

Pendant le petit déjeuner, lance ton dé. La face dessus t'indique la couleur des découvertes de la journée :

Par exemple, si tu tires "goût", apprécie particulièrement ce que tu mangeras ce jour-là, ou essaie une nouvelle recette, ou décide que ce jour-là tu ne mangeras rien de rouge, etc. Si c'est "vue", regarde tout ce qui se passe autour de toi, y compris les choses qui sont sous tes yeux tous les jours mais que tu ne vois plus habituellement, ou bien prends le temps de regarder un album de photos ou un beau livre, etc. Si c'est "toucher", exerce-toi à prendre les choses avec délicatesse, etc. Si c'est "émotion", pense à ce qui t'habite ce jour-là, par exemple, si tu es en colère contre quelqu'un, réfléchis à ce que tu pourrais faire pour que ça change, si tu es heureux, dis-le à la personne qui te donne ce bonheur, etc. Si c’est "odorat", sois attentif à l’odeur du pain, de la confiture, et même peut-être de tout ce qui, en principe n’a pas d’odeur ; s’il pleut, la pluie a-t-elle une odeur ? etc. Si c’est "ouïe", écoute autour de toi ; si tu es attentif, tu entendras peut-être des sons auxquels tu ne fais plus attention (l’ascenseur, ou le chant des oiseaux), tu peux aussi écouter une musique que tu aimes, ou demander à un proche de te faire découvrir sa chanson préférée, ou apprendre à reconnaître le chant d’un oiseau, etc.

Amusez-vous bien !

Aller au culte en famille ?!

Je me demande si vous emmenez vos enfants au culte, certains dimanches… 

Pas seulement aux cultes dits « familles » ou « tous âges », avec une narration à portée des plus petit·es avec des objets et des images, mais au culte tout court ? 

Peut-être avez-vous fait une tentative et en gardez-vous un mauvais souvenir, car une personne vous avait alors demandé de bien vouloir sortir avec vos enfants soi-disant trop bruyants. C’est hélas plus fréquent qu’on ne le pense, désolée si vous en avez fait l’expérience… C’est regrettable, car souvent exprimé avec impatience et énervement par quelqu’un qui ne se rend pas compte à quel point cela peut blesser et décourager les jeunes parents. D’autant plus qu’il s’agit en général d’un gai babil d’enfant et non de cris stridents !  

Dans certains temples et chapelles, il y a un coin enfants, avec une petite table et quelques tabourets, des puzzles, des livres, des peluches, de quoi dessiner. Un endroit souvent placé au fond, pour ne pas distraire l’assemblée et pas trop éloigné de l’entrée, au cas où. Une belle initiative pour offrir un accueil inclusif et faciliter la venue des familles…  

Peut-être craignez-vous que vos enfants ne s’ennuient. Je vous répondrais, avec une pointe de malice : Et alors ? Ils et elles pourront rêvasser, écouter les mots mais aussi la musique, essayer de chanter avec vous les cantiques, observer les vitraux ou autres ornements, se reposer dans vos bras ou sur vos genoux, dessiner quelque chose… Une heure avec vous, sans écran, au sein d’une communauté ravie de voir leurs jolies frimousses !  

Les enfants sentent très vite en entrant dans un temple, une chapelle, ou une église, que c’est un lieu spécial. Comme nous ! Parfois on passe devant et on y entre juste pour goûter un instant de silence dans une atmosphère fraîche et tamisée, pour réfléchir au calme à quelque chose qui nous tracasse, pour penser nos pensées et les partager avec Dieu dans la prière. Ces lieux sont de véritables oasis dans nos villes et villages ! Un signe visible de la foi d’une communauté qui invite à la louange, avec ce clocher qui pointe vers le ciel et nous rappelle que le Royaume est présent dans notre quotidien. 

Le culte dominical est une tradition chrétienne bien vivante à laquelle on peut initier nos enfants, en leur proposant de prendre avec eux un livre ou leur doudou, pour le moment où ils et elles trouveront le temps un peu long…  

Faites-leur découvrir différentes activités d’église et même plusieurs églises ! Si vous préférez les offres spécifiques familles, vous en trouverez plusieurs par an dans chaque région (consultez leur site internet, ou l’agenda des dernières pages du journal Réformés, ou votre ministre).  

Et n’oubliez pas de venir « Réenchanter l’Église » à la grande fête de l’EPG, le 26 mai à 10h, à la cathédrale St Pierre ou à l’Auditoire Calvin, juste à côté, pour les familles et les enfants (seuls ou accompagnés) ! 

Loraine d’Andiran, pasteure 

« Aide-moi à prier par moi-même ! »

Adapté de Maria Montessori

Cette paraphrase de la citation de Maria Montessori « Aide-moi à faire par moi-même » me semble le condensé de ce à quoi nous devrions aspirer lorsque nous mettons les enfants sur le chemin de la prière et… de la foi.  

Prier, c’est s’adresser à Dieu, c’est plonger dans l’intimité de notre relation au Père, c’est prendre conscience de Sa présence : voilà quelques éléments suffisants à nous paralyser totalement : comment prétendre approcher l’intimité d’un enfant sans lui faire violence ? Comment ne pas trahir la confiance qu’il nous porte et celle qu’il porte en Dieu ?  

Comment lui « ouvrir » les ailes pour qu’il rejoigne ce lieu mystérieux où les verbes exaucer, pardonner, louer, intercéder, remercier se déclinent à des temps où se mêlent présent, passé et futur ? 

Et pour en revenir à la citation de Maria Montessori, quelle peut être la nature de notre aide, à nous autres adultes, guides, catéchètes ? Quelle partie de notre « expertise » peut-on partager, mettre à disposition sans formater, influencer, sans couvrir de notre voix celle des enfants ? 

Peut-être faut-il commencer à avancer sur ce chemin modestement, avec nos forces. 

Où : Créer un environnement : les enfants n’ont aucune difficulté à comprendre que l’on peut s’adresser à Dieu n’importe où, dans n’importe quel contexte : ils sont familiers des voix intérieures, ont une capacité bien mieux développée que la nôtre à s’abstraire de la réalité ambiante pour se concentrer sur ce qui les (pré)occupe. Lorsque nous sommes en groupe avec eux, la situation est différente : il s’agit de prier en communauté. L’occasion de créer un espace qui leur donne des indications sur notre relation avec Dieu : un espace qui soit beau, paisible mais laisse la place aux émotions, où chacun ait sa place, où l’on s’écoute et où l’on puisse écouter nos silences.  

Comment : Le silence… fortement malmené dans les écoles et les lieux de vie depuis quelques décennies, il retrouve ses lettres de noblesse : peut-être sommes-nous arrivés au paroxysme de ce qu’il est possible d’entendre, à une saturation de notre capacité à absorber le bruit. Les pédagogues ont fait le lien entre cette surcharge de décibels et la difficulté toujours croissante des enfants, surstimulés, surinformés, surchargés à se concentrer. Fleurissent donc logiquement les méthodes de méditation, yoga et autres exercices pour réapprivoiser le silence et la concentration. L’église offre un expertise formidable dans ce domaine : le temps de la prière est un moment où l’on propose aux enfants de découvrir un silence qui est non seulement habité par leur propre respiration, leurs images mentales, la conscience de leur corps et de leur environnement, mais surtout un silence habité par quelqu’un de plus grand qu’eux, que nous. Quelqu’un qui s’approche de nous en Esprit et en Vérité.   

Quand : Entrer en prière nécessite un entraînement : se désencombrer l’âme et l’esprit demande de s’exercer et exige de prendre du temps. À contrario de ce qui est proposé ailleurs dans la surenchère :  nous ferons une chose à la fois. Entrer dans le moment de prière sera facilité par un rituel que l’on peut instaurer : un geste, un objet pour fixer le regard (un sablier, une bougie), un son ou une musique, une attitude corporelle choisie ensemble.  

Cependant tout cela ne doit pas constituer un enfermement : encourageons les enfants à découvrir que l’on peut aussi prier en dansant, en escaladant une montagne, en jouant ou en riant.  

Quoi : Il est intéressant de constater que les intentions de prières spontanées des enfants sont souvent introduites par les premiers mots appris pour s’adresser aux autres : « merci » et « s’il te plaît ». Prières de reconnaissance et de demande personnelles. C’est une richesse de chercher avec les enfants s’il existe d’autres prières possibles, d’autres choses que l’on peut dire à Dieu en dehors de « merci » et « s’il te plaît » : petit à petit on découvre avec les enfants un éventail de ce qui nous semble possible, en partant de leurs idées, de ce qu’ils vivent. Ces intentions peuvent être matérialisées par des cartes, des pierres, des perles qui constitueront le « trésor de prières » du groupe.  

Il existe de nombreux outils pour accompagner les enfants dans la prières: outre les cartes, les pierres ou les perles déjà citées, on peut bien sûr lire un verset, chanter, réciter une prière par cœur, ou se servir d’un bracelet de prière*: posons-nous cependant chaque fois que nous utilisons un outil « préfabriqué » les questions qui permettront de vérifier qu’il est adapté à l’âge et la compréhension des enfants: trop souvent nous « glissons » sur un mot incompréhensible, une phrase qui comporte un jugement de valeur ou une vision limitée de Dieu ou de l’homme.  

Tout ceci ne doit pas nous faire perdre de vue que la prière reste une affaire personnelle entre Dieu et l’enfant. Marie et Joseph en ont fait l’expérience douloureuse lorsqu’en bons parents, ils demandent à Jésus – 12 ans- qu’ils ont cherché partout et retrouvent au temple : « Pourquoi nous as-tu fait ça ? » et qu’ils s’entendent répondre : « Ne saviez-vous pas que j’ai à faire avec mon Père ? ». Voilà qui nous ramène à notre juste hauteur. Nous sommes des « passeurs», en aucun cas des « maîtres».  

Le seul à qui l’on puisse reconnaître ce rôle, c’est précisément Jésus qui, quelques années plus tard, nous donnera les mots du Notre Père pour habiter notre monde. Une prière que les enfants peuvent comprendre car elle parle de pain, de pardon, du ciel et de la terre. Et si les enfants peuvent la comprendre, nous aussi. Car comme le dit un proverbe persan : « Les enfants sont un pont pour aller au ciel.» 
 

* Le bracelet de prière, appelé aussi Perles de vie, a été élaboré en 1995 Martin Lönnebo, évêque luthérien suédois

Florence Auvergne-Abric, chargée de ministère auprès des enfants (article paru dans la revue « Ressources » n°11 en mai 2020) 

Le Carême, un temps de carence ?

On associe souvent la période de Carême à un temps triste, fait de privation et de « contrition » (un vieux mot pour dire que l’on regrette d’avoir offensé Dieu) ! D’ailleurs, on entend souvent dire “je fais Carême de chocolat / de la cigarette / de viande / des réseaux sociaux, etc. Mais est-ce que le Carême c’est seulement une période de privations ? 

Ne nous le cachons pas, il y a quand-même, historiquement, quelque chose de cela : au Moyen-Age, et il y a encore quelques siècles, la fin de l’hiver correspondait surtout à une période de manque et de famine et le Carême permettait de donner une dimension spirituelle et religieuse à cette disette annuelle, avec un accent fort sur le repentir pour les fautes de l’année écoulée. Ici et maintenant, nous avons la chance d’avoir autant de nourriture disponible à cette période qu’à d’autres, et nous vivons dans une société de l’abondance (voire de la sur-abondance). Les privations que certaines personnes s’imposent pendant le Carême sont donc un choix, auquel elles donnent elles aussi une dimension spirituelle, en général plutôt lié au fait de faire une place à Dieu dans leur vie plutôt que comme acte de repentance. 

Car hier comme aujourd’hui, ce qui importe dans le Carême, c’est qu’au fil de ses 40 jours et presque six semaines, il nous emmène vers Pâques. Cette fête centrale pour le christianisme est si importante qu’il vaut la peine de prendre le temps de s’y préparer, au risque sinon de passer à côté de l’événement de la rencontre avec le Christ ressuscité… 

Aujourd’hui, le rythme de notre société et de nos familles ne nous permet pas forcément de faire une période de jeûne, ou de nous priver d’un aliment de base par choix volontaire, ou encore de consacrer nos journées à la contrition. Heureusement il y a bien d’autres façons de nous préparer à accueillir Pâques comme une fête. Car oui, on peut se préparer à Pâques comme on prépare des vacances, ou comme on se prépare à accueillir des amis : anticiper, se réjouir, préparer ce qu’il faut, accueillir les sentiments qui nous habitent (joie, ou crainte, ou stress, ou tristesse, ou…), trouver un rituel qui fait sens en famille pour marquer le passage du temps vers Pâques (préparer ensemble les oeufs colorés, préparer un arbre de Pâques auquel accrocher des prières tout au long du Carême…), expliquer aux enfants ce qui va se passer pendant la fête de Pâques… autant de manières de vivre un Carême aux couleurs de la foi… Si vous cherchez de l’inspiration, une brochure vient de sortir :  https://www.protestant-edition.ch/products/couleurs-de-vie-careme-paques

Autre invitation : venir au Chemin spirituel autour des 5 sens, proposé au temple de la Madeleine pour (re)découvrir Pâques un peu autrement, du 27 février au 31 mars. 

Etienne Jeanneret, pasteur au MiCaE,  avec la collaboration de Sandrine Landeau 

Janvier 2024 : un café de parents à l’Eglise des Enfants,
pour quoi faire ?

Comment transmettre ce qui nous semble important dans notre manière de vivre notre foi ? Peut-on parler de la mort avec les enfants ? Qu’est-ce que mon enfant m’apprend sur Dieu ? Venez explorer ces questions, et bien d’autres, au Café des parents de l’Eglise des Enfants ! 

Un Café de parents est un lieu dans lequel les parents (et grands-parents) peuvent échanger sur leur quotidien, leurs doutes ou leurs questions, sans jugement ou pression pour atteindre d’objectifs. Diverses associations organisations de soutien aux parents en proposent. Les parentss peuvent y partager des expériences et se sentir renforcés par les échanges avec d’autres, ce qui est très précieux tant la parentalité peut bousculer !  

Si l’Eglise des Enfants propose aujourd’hui un Café des parents (et grands-parents), c’est que les cafés existants abordent peu ou pas du tout les nombreuses questions spirituelles que les enfants nous posent, ou posées par l’expérience de la parentalité à notre propre spiritualité. Nous souhaitons offrir un cadre où aborder ces questions, ainsi qu’une communauté où les parents peuvent échanger sur la manière dont ils guident leurs enfants dans leur propre exploration spirituelle. Ces échanges permettent de sensibiliser les uns aux autres sur les différentes approches spirituelles, croyances ou traditions familiales favorisant ainsi la compréhension mutuelle et ouvrent la voie à des conversations intergénérationnelles, où les parents peuvent transmettre leurs valeurs spirituelles tout en respectant la liberté de croyance de leurs enfants.  

Certaines questions spirituelles des enfants peuvent être délicates à aborder et le Café des Parents peut devenir alors un lieu de soutien où les parents peuvent partager des stratégies pour répondre aux interrogations de leurs enfants. 

En intégrant cette dimension spirituelle, le Café des Parents devient un espace holistique qui répond aux besoins des parents, tout en les aidant à guider leurs enfants dans leur propre recherche de sens. 

Alors, vous venez ? 

Prochain rendez-vous mercredi 7 février 2024 de 9h à 10h30 au COEC (centre œcuménique de catéchèse – 14, rue du Village-Suisse -Genève). Renseignements : enfance@protestant.ch 

Amandine Mayer-Sommer, chargée de ministère auprès des enfants 

Décembre 2023 : célébrer les grandes fêtes chrétiennes en famille

« Aux personnes qui vivent avec Dieu, le temps est un visage de l’éternité. » écrivait le rabbin Abraham Heschel. Oui, pour nous croyant·es, le temps est lié à Dieu et traversé d’éternité… Pas évident tous les jours me direz-vous ;o) 

Célébrer et se laisser porter par les fêtes chrétiennes qui rythment l’année, c’est une façon d’habiter spirituellement le temps, de ne pas le réduire à notre agenda, à 2023 puis 2024, à l’année comptable, aux horaires d’école et de vacances, aux tâches à accomplir pour le travail ou la maison, etc. 

Au quotidien, le temps est plutôt haletant et nous nous en sentons souvent plus esclaves que maîtres ! Pourtant, nous construisons le temps, nous remplissons nos agendas au fil des jours et des saisons. Nous nous organisons pour habiter le temps, pour « l’habiller » de nos obligations, loisirs, envies, dans des proportions plus ou moins équilibrées selon les périodes… Et nous pouvons choisir librement d’y réserver des plages pour prier, méditer, chanter, se rassembler, parant ainsi le temps de sacré et de spiritualité. Particulièrement autour des fêtes : les anniversaires – personnels mais aussi de mariage ou autre, les dates qui nous rappellent nos proches déjà « né·es au ciel », les événements musicaux, sportifs ou théâtraux auxquels participent nos enfants et auxquels la famille se fait une joie d’aller, les réunions de fin d’année… et… les fêtes liturgiques comme le temps de la Création (du 1er sept. au 4 oct.), l’Avent et Noël, le Carême et Pâques, l’Ascension et Pentecôte. Des moments qui nous rappellent la naissance, la vie, l’enseignement de Jésus, sa mort et sa résurrection, ainsi que la présence de l’Esprit avec nous et en nous, pour toujours.  

Certaines années, ces fêtes chrétiennes servent à profiter de quelques jours de repos ou de vacances. D’autres fois, on a envie d’en approfondir le sens en famille, d’en discuter, de s’y préparer même. On peut aller aux célébrations prévues dans nos églises, mais aussi vivre quelque chose à la maison. Un ouvrage à paraître en décembre et inspiré de l’approche Godly Play propose justement de Raconter Dieu à la maison en partant des grandes fêtes chrétiennes. Avec du matériel commandé, ou téléchargé et imprimé, on peut  raconter avec des images et des objets comment l’histoire de Dieu se mêle à notre histoire, à nos histoires de famille, et s’incarne dans le temps qui passe et revient, à la fois familier et toujours neuf, puisque « la fin est toujours aussi un début… » Ce livre écrit par Jerome Berryman nous permet de nous émerveiller de ce qui nous touche à travers les histoires et les fêtes, de nous faire le cadeau de nos questions et réflexions autour de la table, pour grandir ensemble dans la foi, en honorant particulièrement notre identité chrétienne à certains moments de l’année et en accueillant avec la même écoute attentive ce que chaque personne, enfant ou adulte, a envie de partager. 

Alors que nous entrons dans l’Avent – début de l’année de l’Église, ou année liturgique – il est bon de nous souvenir qu’une dimension sacrée du temps, rythmée par le souvenir de la vie de Jésus-Christ et la présence de l’Esprit, se superpose à nos agendas. C’est au cœur de la nuit que l’enfant-Christ va naître et tout changer… C’est au cœur du temps que l’Éternel et l’Infini a choisi de s’incarner, pour l’ouvrir à la joie et à l’éternité…  

Bon temps de l’Avent et bonnes fêtes de Noël ! 

Loraine d’Andiran, pasteure

Novembre 2023 : « 10 questions ? C’est pas un peu beaucoup 10 ? »

(chanson des Théopopettes)

C’est vrai, à la fin ! On ne sait pas tout, nous les parents, les grands, les grands-parents… et cette question, là, que tu me poses, je n’y ai plus réfléchi depuis… depuis… depuis que j’avais ton âge ? Depuis que je suis dans la vie active ? Depuis que mes obligations de maman/papa m’occupent nuit et jour ?  

Et si on s’arrêtait un instant pour se demander ce qu’est une question ? Une question d’enfant ? 

Une question d’enfant, c’est avant tout une chance. Si, si ! Même si c’est la vingtième de la journée, même si elle vous donne le tournis, même si elle épuise vos capacités nerveuses et psychologiques, une question d’enfant est une aubaine.  

Le fameux « pourquoi », si présent chez l’enfant dès l’apparition du langage doit avant tout nous rassurer : Karl Jaspers résumait ainsi sa pensée : « S’interroger, c’est être en mouvement. Les questions sont plus essentielles que les réponses, et chaque réponse devient une nouvelle question. » (1883-1969, psychiatre et philosophe germano-suisse représentatif de l’existentialisme)

Quand un·e enfant, un·e adolescent·e, un.e jeune pose une question, c’est donc signe qu’il ou elle est en mouvement! Et si notre réponse amène une autre question, c’est normal et même souhaitable. Un·e enfant ne fait pas de sur place 

Mais comment, face à ses interrogations, guider sans enfermer ? Comment aider et encourager l’enfant à trouver son propre chemin de pensée ? C’est l’objectif de la pratique de la philo pour enfants qui a émergé dans les années 70 : aider les enfants à définir, à donner des exemples, à conceptualiser, à reformuler, à émettre des hypothèses, à comparer, autant de savoir-faire développés par la pratique du dialogue philosophique avec les enfants, que ce soit en groupe ou individuellement.  

C’est de cette démarche que sont inspirées les parlottes des Théopopettes® : depuis 14 ans, Popette, Théo et une adulte, MadAmandine ou Madame Florence, proposent aux enfants de dialoguer autour de thèmes qui développent leur curiosité, leur faculté de s’étonner, de douter, de s’inspirer. Ces outils permettront aux enfants de faire face aux questions existentielles qui les traversent : l’expérience de Dieu, la solitude, la mort, l’injustice, la peur, etc…  

Mais les parlottes sont aussi une occasion pour les parents de s’inspirer pour mieux dialoguer : Comment poser une question ouverte ? Comment encourager la parole sans interpréter, comment mettre en avant nos propres doutes plutôt que nos certitudes, même si cela nous plonge dans l’inconfort : celui de renoncer à être « celui ou celle qui sait tout » ? Contrairement à une idée reçue, les enfants acceptent qu’on n’ait pas toutes les réponses et l’acceptent d’autant mieux si la question fait l’objet d’une recherche commune.  

« Pourquoi Dieu laisse arriver la guerre ? » demandait un enfant au KT mardi passé.  

« Je me demande si quelqu’un dans ce groupe peut nous aider à réfléchir à cette question ? » ai-je enchaîné. Vous n’aurez pas la suite du dialogue mais je vous promets que je n’ai pas regretté d’être présente ce jour-là pour … me mettre en mouvement !   

Alors, oui, accueillir les questions d’un enfant c’est accepter l’intranquillité de l’esprit, c’est souvent découvrir ses limites, mais c’est aussi se sentir vivant et faire l’expérience du bonheur.  

Florence Auvergne-Abric, chargée de ministère auprès des enfants 

Octobre 2023 : “Papa, maman, pourquoi je dois aller au caté ? ça m’saoûle”

Cette question vous l’avez entendue, ou vous l’entendrez. Autant s’y préparer. Pourquoi le caté plutôt qu’une activité avec les copains ? D’abord, au caté on se fait des copains, comme foot, à l’escalade ou au conservatoire !

Et, surtout !, l’Evangile est un trésor à partager avec toute personne, quel que soit son âge. C’est pour cela que l’Église relève ce défi du catéchisme.

Au caté, les enfants apprennent à connaître la Bible et à s’y repérer. Ils se familiarisent avec les grands récits et personnages. En discutant avec les autres, ils expérimentent qu’un même récit résonne (très) différemment pour l’autre et que c’est une richesse. En réfléchissant à la différence entre ce qu’ils aiment et ce qui est important dans une histoire, ils découvrent qu’un même récit peut avoir plusieurs dimensions. Au caté, les enfants découvrent aussi d’autres manière de cultiver leur vie spirituelle : le silence, la prière, le partage en groupe, la créativité, l’émerveillement… Et bien sûr au caté on essaie d’être cohérent.es et de vivre avec les enfants des moments où le respect, l’attention à soi et à l’autre, la responsabilité et la bienveillance sont incontournables.

Et vous, parents, qu’est-ce qui vous pousse à inscrire vos enfants au caté, à venir avec eux à une célébration, à les envoyer au centre aéré ? Pour lui transmettre des valeurs, une morale ? Pour l’inscrire dans la tradition familiale ? Parce que le caté et l’Église sont importants pour vous ? Parce que vous pensez que nous, dans l’Eglise, nous saurons lui en parler ? Ou simplement parce vous voulez partager votre foi ? Être au clair sur la raison qui vous motive est important pour les encourager à poursuivre le caté. Nos enfants nous poussent à être cohérents.

J’ajouterai encore que les enfants qui suivent un parcours dans l’Eglise garderont plus facilement un lien avec elle. La survie de l’institution n’est pas un objectif en soi, mais reconnaissons que l’Eglise est un lieu privilégié pour transmettre l’Evangile, et c’est important.

Alors, quelle que soit votre raison de le faire, merci de nous faire confiance pour vous accompagner, seul.e, en famille, avec vos enfants !

Sandrine Landeau, pasteure